La réalité virtuelle nous rend-elle plus endurant ? Que se passe-t-il lorsqu’on soulève des poids avec un masque de réalité virtuelle ? Quel est l’impact de l’influx visuel sur une expérience réelle ? Maria Matsangidou de l’Université de Kent (Royaume-Uni) a tenté de répondre à ces questions à travers une étude scientifique auprès de 80 personnes, séparées en deux groupes.
Méthodologie et déroulé de l’expérience
Chaque individu avait pour consigne de tenir des poids représentant 20% de sa charge maximale le plus longtemps possible en flexion du biceps en position isométrique. L’un des groupes a mené l’expérience tout en étant en réalité virtuelle tandis que l’autre était dans une salle de yoga.
Durant l’expérience, le groupe en réalité virtuelle voyait dans le masque un environnement de salle de yoga et une modélisation de son bras et du poids soulevé, tandis que le groupe contrôle était lui dans une salle de yoga classique.
Les chercheurs ont ensuite mesuré plusieurs paramètres dont l’intensité de la douleur, le rythme cardiaque, la conscience de son corps et la sensation d’épuisement des individus.
Moins de douleur et une meilleure résistance à l’effort
L’étude a montré qu’en réalité virtuelle la perception de la douleur lors d’un exercice de sport était clairement réduite. En effet, au bout de 10 minutes, le groupe en réalité virtuelle présentait un niveau de douleur perçu inférieur de 10% au groupe contrôle. L’épuisement a également été ressenti deux minutes plus tard que dans l’autre groupe. Le rythme cardiaque des personnes en réalité virtuelle était quant à lui significativement plus bas (5-7 bpm) que celui des individus du groupe contrôle. De plus, la majorité des participants ont indiqué que l’utilisation de la réalité virtuelle les a réellement motivés. Il est important toutefois de noter qu’aucun aspect ludique n’a été inclus dans cette expérience.
La réalité virtuelle semble donc être un outil efficace pour motiver et pousser à se dépasser les individus sur le plan physique.
Les résultats de cette étude vont dans le même sens que de nombreuses autres études qui tendent à montrer que la représentation physique et mentale peut influer directement sur les processus neurologiques responsables de l’expérience sensorielle douloureuse [Ref. 1, 2, 3]. Retrouvez l’intégralité des résultats de l’étude en cliquant ici.
References
1. Atlas, L. Y., & Wager, T. D.: How expectations shape pain. Neuroscience letters, 520(2), 140-148 (2012)
2. Atlas, L. Y., Bolger, N., Lindquist, M. A., & Wager, T. D.: Brain mediators of predictive cue effects on perceived pain. The Journal of neuroscience, 30(39), 12964-12977 (2010)
3. Koyama, T., McHaffie, J. G., Laurienti, P. J., & Coghill, R. C.: The subjective experience of pain: where expectations become reality. Proceedings of the National Academy of Sciences of the United States of America, 102(36), 12950-12955 (2005)
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