Avec 53 % des athlètes olympiques intégrant aujourd’hui l’entraînement cognitif, l’impact de cette méthode sur la performance est indéniable [1].
Introduction
Dans le domaine de la rééducation sportive, l'accent a longtemps été mis sur la récupération physique et fonctionnelle des athlètes, afin d'améliorer leurs performances et de diminuer les risques de blessures.
L’entraînement cognitif, combinant neurosciences et performance sportive, s’affirme désormais comme un pilier essentiel en rééducation. Cette approche dépasse la simple récupération physique et ouvre des perspectives intéressantes pour les kinésithérapeutes en quête de techniques novatrices. Cette approche, fruit de deux décennies de recherches en neurosciences et en cognition, vise à développer les capacités mentales des sportifs en complément de leur préparation physique. L'entraînement cognitif sportif (ECS) stimule des compétences essentielles telles que l'attention, la perception, la prise de décision, la coordination et la réactivité. Ces aptitudes aident les athlètes à analyser les situations de jeu plus rapidement, à s'adapter efficacement aux changements et à maintenir un niveau de performance élevé, même sous pression. L'adoption croissante de l'entraînement cognitif par les athlètes olympiques est un phénomène en augmentation constante. D'après une étude de l'INSEP, 53 % des athlètes français présents aux Jeux de Tokyo en 2021 utilisaient déjà ces méthodes, marquant une progression notable depuis les Jeux de Rio en 2016 [1]. Cette tendance se poursuit et s'intensifie pour les JO de Paris 2024, où l'entraînement cognitif est devenu une composante essentielle de la préparation sportive moderne, contribuant non seulement à la performance physique, mais aussi à la résilience mentale des athlètes. [2]
Pourquoi l’entraînement cognitif devient essentiel en rééducation sportive
Les neurosciences au service de la performance sportive
Tout comme un muscle, le cerveau humain nécessite un entraînement régulier pour se développer. Les recherches modernes en neurosciences révèlent que le mental joue un rôle aussi crucial que la condition physique dans l'amélioration des performances athlétiques, nécessitant non seulement une récupération physique, mais aussi une stimulation des capacités cérébrales et cognitives.
En 2017, une étude menée au Stade Rennais par Camille Jeunet, chercheuse au CNRS et à INCIA à Bordeaux, a souligné l'importance de l'attention périphérique pour les gardiens de but, qui disposent de seulement 500 millisecondes pour réagir à un tir de football [3]. Leur cerveau anticipe l'action en se fondant sur des observations préalables et des apprentissages automatiques.
Des recherches antérieures, comme celles du neurophysiologiste Benjamin Libet dans les années 80 [3], ont montré que l’activation cérébrale précède la décision consciente de plusieurs centaines de millisecondes. Cette avancée en matière de neuroscience marque un tournant dans la prise en charge des sportifs, intégrant de plus en plus la dimension cognitive dans leurs routines de rétablissement.
Concept de MOT (Motor and Cognitive Training)
Le MOT, entraînement moteur et cognitif, est une approche concrète pour préparer les sportifs à réagir aux imprévus et à améliorer leur concentration, leur précision, et leur réactivité sur le terrain. En combinant motricité et cognition, il devient un atout pour optimiser la prise en charge en rééducation. Cette approche fusionne entraînement physique et exercices cognitifs, elle prépare les sportifs à s'adapter efficacement aux imprévus de la compétition pour faciliter le transfert des acquis vers des situations de compétition réelles. Cet entraînement se révèle efficace dans divers contextes sportifs, qu'il s'agisse de sports d'équipe ou de sports individuels, où la précision et la coordination jouent un rôle déterminant.
Réalité virtuelle : un outil de stimulation pour les capacités mentales
Traditionnellement, l'entraînement cognitif en kinésithérapie sportive se déroule dans un cadre clinique, utilisant des outils tels que des puzzles, des jeux de logique, ou des exercices de mémoire sur papier ou écran. Bien que ces méthodes aient prouvé leur efficacité, elles présentent des limitations en termes d'engagement du patient et de simulation des conditions réelles des pratiques sportives.
L'apport de la VR thérapeutique dans le MOT
Toutefois, l'avènement de la réalité virtuelle (VR) marque un tournant décisif dans l'approche de l'entraînement moteur et cognitif (MOT) en rééducation neurologique. Cette technologie immersive enrichit l'expérience de rééducation par des environnements virtuels qui captent pleinement l'attention des patients sportifs. La VR offre une personnalisation sans précédent des exercices, s'adaptant en temps réel aux progrès et aux besoins spécifiques de chaque patient. Grâce à la VR thérapeutique, les kinés peuvent désormais simuler des scénarios sportifs hautement réalistes. Ces simulations permettent aux athlètes de pratiquer et d'affiner leurs compétences cognitives comme la prise de décision rapide, l'attention sélective, et la gestion du stress, dans un environnement qui reproduit fidèlement les conditions de compétition, tout en restant parfaitement contrôlé et sécurisé.
L’exercice Loto : stimuler la réactivité et l’attention des patients
Avec des exercices comme celui de Loto, les kinés peuvent explorer de nouvelles façons de stimuler l’attention et la réactivité de leurs patients, tout en conservant une ambiance ludique et immersive. Cet exercice engage les patients dans un environnement interactif qui aide à développer des compétences visuelles et motrices. Dans cet exercice immersif, le patient évolue dans un environnement virtuel où il suit et sélectionne des boules numérotées selon un ordre précis, tout en exécutant des mouvements physiques contrôlés. Dès le début de l'exercice, les boules s'animent sur le tableau, stimulant ainsi la concentration visuelle, l'attention et la rapidité de réaction, des qualités essentielles pour les sportifs. Par exemple, avec cet exercice, un patient peut travailler sa prise de décision sous pression grâce à des scénarios immersifs où il doit anticiper et réagir rapidement.
De plus, le kinésithérapeute peut ajuster plusieurs paramètres pour adapter l'exercice aux capacités spécifiques de chaque patient. Ces paramètres incluent la vitesse de déplacement des boules (de lente à très rapide), le nombre de boules à suivre (de quelques-unes à plusieurs), l'amplitude des mouvements requis et la dimension (2D ou 3D). En mode 3D, les boules se déplacent dans toutes les directions et peuvent s'entrechoquer, ajoutant un niveau de complexité à l'exercice. Le thérapeute peut également introduire des distractions sous forme de boules parasites pour augmenter progressivement la difficulté.
Tout au long de l'exercice, le patient continue à recevoir un feedback sur sa performance en temps réel. Des indications visuelles et auditives le guident et l'encouragent, renforçant ainsi sa motivation et son implication.
Lorsque le patient commet une erreur, en sélectionnant par exemple une boule incorrecte, le jeu le signale instantanément, permettant une correction immédiate. Au fil des séances, le thérapeute peut suivre l'évolution des performances de son patient et sa progression dans l'exercice. Les données recueillies sont présentées sous forme de graphiques, offrant une vue d'ensemble qui permet une évaluation objective de l'amélioration du patient au cours du temps.
Par ailleurs, le thérapeute dispose d'une grande flexibilité dans la gestion des séances. Il peut ajuster les paramètres des exercices en temps réel, adaptant leur difficulté selon la performance du patient.
En alliant l'aspect ludique du jeu à la stimulation cognitive, l'exercice Loto propose une approche novatrice et complémentaire aux méthodes traditionnelles.
De nombreux kinés ayant intégré ces approches confirment l’intérêt des exercices immersifs pour dynamiser la rééducation sportive et aider les patients à progresser dans des situations simulées de haute intensité.
Conclusion
Perspectives de la VR en rééducation cognitive et sportive
L'alliance entre entraînement cognitif et réalité virtuelle ouvre de nouvelles perspectives en rééducation sportive. Cette approche novatrice ouvre des possibilités dans des domaines variés comme le trouble déficitaire de l'attention avec ou sans hyperactivité (TDAH), les traumatismes crâniens " bénins "et le déclin mental chez les seniors. Pour en savoir plus sur la rééducation cognitive en VR dans d'autres domaines, cliquer ici.
En intégrant l’entraînement cognitif et la VR, les kinésithérapeutes disposent d’un nouvel éventail d’outils pour adapter leurs pratiques aux besoins uniques de leurs patients.
Dans le domaine sportif, KineQuantum propose de nombreux autres exercices qui visent à enrichir l'arsenal thérapeutique des kinés sportifs comme par exemple Disco Cubes, Squats : Tourniquet, Mur Lumineux ou Brasse. Cette approche innovante invite les kinésithérapeutes à explorer de nouvelles méthodes pour accompagner leurs patients vers des objectifs de rééducation plus complets. Innovez dès aujourd'hui, prenez un rendez-vous.
Comments